Béji a été découvert au début du siècle dernier, dans la délégation de Sidi Bousaïd – avant que Bousaïd lui-même ne soit élevé au rang de Saint – ce qui fait littéralement de lui, une légende vivante.
Béji est aujourd’hui, un exemple de persévérance, véhiculant un message d’espoir pour toute la jeunesse tunisienne : Il a attendu 88 ans, pour réaliser son rêve et remporter sa première vraie élection… signe qu’il ne faut jamais baisser les bras, même si l’arthrose vous fait un mal de chien.
Mais il faut tout de même rappeler que durant les douloureuses épreuves qu’a essuyées le Printemps Arabe dans toute la région, nous ne pouvons que nous féliciter de l’élection libre et démocratique de Béji, aux hautes fonctions de l’Etat. Ce qui affirme une fois de plus notre avancement par rapport à la nation égyptienne : Chez nous, les momies restent en vie, et continuent de diriger le pays !
Nous ne pouvons que nous réjouir : Béji est désormais le seul Président démocratiquement élu du monde arabe. Et après s’être recueilli sur les lieux du sanglant attentat du Bardo, il devient aussi, la seule pièce archéologique qui ait pu quitter le musée, sans se faire inquiéter par la Sécurité.
Il suffit de se rappeler que « les meilleurs partent les premiers », pour comprendre pourquoi Béji est toujours en vie ! Et vu qu’il ne sera pas parti de sitôt, les politiciens ont commencé à penser à attribuer le nom de « Beji Caied Essebsi », à une rue qui le représenterait bien, ils ont finalement opté pour l’autoroute « Tunis – Gabes » : Elle est vieille et grande … mais elle n’est toujours pas finie !
L’optimisme, c’est avoir 88 ans et postuler pour un CDD de 7 ans… la sénilité c’est quand le recruteur vous embauche ! Car quand il n’est pas au pouvoir, ses fervents supporters mettent les bâtons dans les roues de l’économie tunisienne, et quand il est pouvoir, ils utilisent ces bâtons pour se battre entre eux !
Ainsi, certains de ses électeurs lui reprochent d’avoir fait une alliance avec les Islamistes, ainsi ceux qui ont voté pour lui, afin de sauver la démocratie, lui refusent aujourd’hui de la pratiquer ! Ils se plaignent de la sourde oreille que fait Béji face à leurs revendications ! Pour résoudre ce malentendu, il aurait suffi de lui faire porter un sonotone.
Mais au lieu de ça, au premier conflit venu, ses partisans se sont scindés en deux. Semblant oublier que Nida Tounes c’est un peu comme le Titanic, c’est un gros paquebot qui rassemble toutes les classes sociales et qui les mènent en bateau… mais peu importe de quel coté on se place, on finit tous par couler !
D’ailleurs, dans le dernier congrès de Nida Tounes, Rached Ghannouchi disait : « La Tunisie est un avion, dont Nida et Ennadha représentent les ailes » et s’il n’avait pas été interrompu par les applaudissements de la foule en extase, il aurait pu finir son discours : « Et cet avion va bientôt se faire exploser dans les airs par Daech »
C’est vrai qu’il a dit qu’il ne mettra jamais sa main dans la main des islamistes, et qu’aujourd’hui il partage le pouvoir avec eux, mais il faut excuser Béji : Raconter tout et son contraire à l’âge de 89 ans ne veut pas dire qu’il est un menteur, ça prouve juste qu’il est sénile ! Ce qui accorde un point à ses détracteurs. Leurs mauvaises langues racontent, ici et là, entre autre, qu’à cause de l’âge, Béji pisse dans son pantalon, et comme vous l’avez surement remarqué… je suis venu en rajouter une couche !
Personnellement, je pense que Béji a fait de bonnes choses pour la Tunisie. Il ne faut pas oublier que l’une des premières mesures annoncées par Beji en tant que Premier Ministre, fut de légaliser le Viagra ! 4 ans plus tard, il veut dépénaliser le cannabis : Probablement, une façon de combattre l’insomnie provoquée par les effets secondaires du Viagra.
J’admire aussi son côté écolo : La Tunisie n’a jamais été un pays pétrolier, et le sera encore moins pendant le règne de Béji. Ce dernier ne supporte pas de voir les animaux qui gambadaient dans les jardins de son enfance, être transformés en énergie pour les voitures.
Mais j’admets que c’est assez délicat de laisser les rennes du pays, à une personne qui a tourné autour du soleil plus de 89 fois, un périple à se faire griller les neurones ! Car si dans les prochaines années, Béji choppe l’Alzheimer, ce serait tellement facile de faire un coup d’Etat en Tunisie ! Il suffirait de débarquer dans son bureau, le féliciter de la fin de son mandat, lui rappeler les nombreux exploits qu’il n’a jamais faits, et lui donner un micro devant une caméra… il s’occupera du reste.