mardi 19 avril 2011

Speech Integral pour le poste de Président de AIESEC en Tunisie 2011-2012

Vous savez comment un aigle apprend à voler ?
La nature veut que le nid des aigles soit installé aux sommets de la nature, une falaise, un grand arbre... La maman part à la chasse et ramène à manger à ses petits. Après un certain temps, elle se place dans le nid, et pousse à travers des coups de becs ses petits, hors du nid. Les aiglons se retrouvent lancés dans le vide, à battre leurs ailes, les plus forts voleront, les plus faibles périront au fond de la nature.
C’est un peu mon cas aujourd’hui, je me retrouve projeté hors de mon nid... et j’espère ne pas me casser la gueule au fin fond de la nature.


Vous savez, l’idée de postuler pour Président de AIESEC Tunisie me trottait doucement dans la tête déjà depuis bien longtemps, elle a fait son chemin en titubant et petit à petit elle a commencé à marcher droit ! Le torse bombé et d’une fière allure, et puis elle est venue s’exposer sous les projecteurs de AIESEC Tunisie. Beaucoup, l’ont qualifiée alors d’arrogante ! Les mauvaises langues et les fines bouches et tous ceux qui ont une dent contre moi se sont activés. Ces gens là parlent beaucoup, et je me demande ce qu’ils savent faire d’autre ?
Ces gens là m'attendent au tournant, mais ils perdent leur temps parce que je pense être sur le droit chemin. J’ai vu pire, ce n’est pas ça qui va me faire abandonner ou qui va me pousser au suicide.
Et j’ai une philosophie de la vie qui me permet de tenir dans ce genre de situation :
Dieu ne fait pas l’unanimité, ce n’est pas moi qui vais la faire. Il y a des gens qui ne croient pas en Dieu, il y a même des gens qui l’insultent, alors je ne m’attends pas à ce que tout le monde croit en moi ! et je fais mon chemin, par rapport a tout ce qui se dit et je tourne la page, histoire de voir ce que contient le reste du livre ! Et j’espère écrire le reste du livre avec vous.

Par contre, quand j’ai officialisé ma candidature, le réel obstacle auquel j’ai du faire face c’était le faite que personne ne me connaissait. Je suis inconnu par la plupart et méconnu par certains.
On sait tous que ce n’est pas à travers un speech ou une campagne électorale que nous faisons connaissance avec une personne et si c’était le cas, les Relations Humaines auraient été nettement plus simple à gérer ! C’est en côtoyant les gens qu’on apprend à les connaitre. N’attendez donc pas à ce que je parle de moi durant ce speech.

Il fut un temps en Mésopotamie aux alentours du IIIe siècle, ou il existait un Dieu qui s’appelait Mani, il prônait une religion, le manichéisme, simple et simpliste : Le monde est séparé en 2 éléments qui ne se confondaient jamais : Le Bien et le Mal. C'est-à-dire que si telle chose est bonne, elle ne pourrait jamais être mauvaise. Si je suis un homme mauvais, je ne serai jamais un homme bon ! Mais l’expérience a montré que cette idéologie était fausse, car si aujourd’hui je suis un homme bon, le lendemain, étant de mauvaise humeur ou malade, je pourrai être mauvais, si un projet est bon aujourd’hui, il se peut que le lendemain, dans un autre contexte, d’autres circonstances, il soit mauvais. Cette religion s'est donc rétrogradée aujourd’hui au rang d'idéologie philosophique.
Pourquoi je vous raconte tout ca ? Parce que cette philosophie est dans nos coutumes aujourd’hui ! Quand vous avez voulu vous renseigner à mon sujet, les gens qui me supportent ne vous ont dit que du bien de moi, et ceux qui ne me supportaient pas ont fait l'inverse. Ce qui est sur, c’est que je suis bien et mal à la fois, et que l’erreur et moi sommes tous les deux humains. Ne vous attendez donc pas à ce que je sois parfait, ou à ce que je sois minable. J’ai des hauts et des bas, comme tout le monde. Pour ceux qui ont entendu que du mal à mon sujet, cherchez bien au fond de moi, je suis persuadé qu’il existe de bons cotés chez moi ! Ceux qui n’ont entendu que du bien, ne cherchez pas trop, mais j’ai surement de mauvais points.

Ca c’etait ce qui concerne Heni, pour ce qui est de AIESEC Tunisie, voilà comment je vois les choses…

Les temps changent, le monde évolue et AIESEC Tunisie reste la même, il est clair que AIESEC se doit de changer. Mais AIESEC ne change pas toute seul, c'est les AIESEC'ers qui la changent. Et tant qu’il y aura des Alumni qui ne se sentent pas dépaysés quand ils nous rendent visite durant nos activités, c’est que nous avons échoué à faire changer l’association. Le jour où l’alumni se sentira dépaysé, c’est que nous avons réussi !

Le règlement intérieur de AIESEC Tunisie est celui qui gère l’association et encadre nos activités, il est censé nous rapprochez et nous unir comme la Muraille de Chine, au lieu de ça il nous divise comme le mur de Berlin. Pourquoi ?
Parce que le règlement est truffé d’ambiguïtés et d’erreurs, de zone d’ombres et de vides juridiques.
Ceux qui ont rédigé le règlement intérieur d’AIESEC Tunisie ne sont pas les co-auteurs du coran. Ce ne sont que de jeunes étudiants qui se sont peut être trompés dans le temps.
Alors, oui comme chaque candidat MCP, je viens avec un vent de changement, et j’espère que vous n’aurez pas froid dans le dos. car qui sème le vent du changement, récolte la tempête du progrès !
Mais le changement que je vous propose, c’est quelque chose de concret. C’est un article dans un règlement, une façon de faire, une façon de procéder, et c’est à partir de ces petits changements, que nous allons révolutionner AIESEC, et d’un flocon de neige, nous ferons une avalanche, et nous réussirons a nous débarrasser, alors, de toutes ces vieilles coutumes dépassés, et de ses croyances archaïques.
car nous sommes attachés à toutes ces coutumes par un fil élastique, et a chaque fois que quelqu’un essaie de nous en éloigner, nous y revenons rapidement et naturellement, comme par habitude. Parce que nous avons peur du changement, nous avons peur de l’inconnu, nous avons peur, parce que c’est suspect, car tout ce qui fait réfléchir est suspect.
Alors nous préférons rester dans notre confort parce que c’est normal, nous aimons la norme. Nous aimons les normes.
Mais qui décident des normes ?
Qui décide qu’une montre se porte sur le poignet gauche ?
Qui décide qu’une alliance doit se porter sur l’annulaire gauche ?
Qui décide que le rose c’est pour les filles et les homos ?
Qui décide de toutes ces choses là ?
C’est l’habitude qui dicte tout cela ! et à force de répéter cela, tous ces adages rentrent dans nos têtes et deviennent normaux !
Y a pas longtemps quelqu’un m’a vu porter ma montre sur mon poignet droit, il m’a dit « Heni, t’es bizarre, parce qu’une montre se porte sur le poignet gauche »

A titre d’exemple, si un jour quelqu’un venait à vous arrêter dans la rue alors que vous marchez et qu’il vous demandait de le payer, pour vous laissez passer. On appelle ca un braquage. Que feriez-vous ? Allez-vous payer ?
Les plus courageux diront qu’ils ne paieront pas, moi non plus d’ailleurs.
Mais durant mes campagnes électorales, on m’a arrêté plusieurs fois sur l’autoroute et on m’a demandé de payer pour passer. Et j’ai payé avec le sourire, Ils appellent ça un péage ! Je vous raconte ca, pour vous dire que quand une idée n'est pas acceptée par le grand public, il suffit de lui trouver la formulation idéale, et les arguments qu’il faut pour la graver dans tous les esprits, comme étant quelque chose d’évident et de banal, et c’est ce que nous devons faire avec les nouveaux critères de membership, le nouveau système électif, le Full Time MC etc.

Quand j’ai parlé de tous ces changements aux LCs, aux Alumni, à mes amis, on m’a tout d’abord félicité, et puis on m’a mis en garde : « Heni, fais attention, ce que tu veux faire c’est beau, mais c’est dangereux ! Fais attention ».
Quand le feu passe du vert à l’orange, et qu’il clignote, la plupart des conducteurs ont tous la même réflexion : Dois je accélérer pour passer ? Dois je freiner pour m’arrêter ?
Je suis dans la même situation aujourd’hui, le feu orange de AIESEC clignote, dois je accélérer ? Dois je freiner ?
Mais il y a 2 façons de rater sa cible.
La 1ere, c’est de bien viser, de tirer, et de prier le bon Dieu.
La 2eme façon de ne pas rater sa cible, c’est de ne pas tirer !
et je ne suis pas du genre à économiser les cartouches.

Et on me dit : "Heni ton plan est basé sur des détails, ce que tu veux changer ce ne sont que des miettes de nos vrais problèmes", je leur réponds :
« Vous avez ma parole, je ferai du pain, avec ce que vous appelez des miettes »

C’était Heni Hnana candidat au poste de Président de AIESEC Tunisie pour le mandat 2011-2012.