mardi 5 juillet 2011

Le Mouton Sauvage.


Le Berger regarde ce que sont devenus ses moutons qui jadis, marchaient gentiment en troupeau, mangeaient de l'herbe quand ils étaient sages et mangeaient le bâton quand ils sortaient des rangs. Ils étaient si dociles quand il les envoyait paitre, et si silencieux quand ils ruminaient, le pâturage était digne d'une carte postale, et les visiteurs s'y affalaient des 4 coins de la terre ronde pour admirer ce joli spectacle. La nuit tombée, le Berger comptait ses fidèles moutons et s'endormait paisiblement sur son confortable matelas en peau de mouton. Du soleil, des animaux dressés, et un paysage magnifique, que demande le peuple ?

Seulement les moutons commençaient à ouvrir les yeux, on ne pouvait pas dire autant pour la bouche : Ils admiraient jalousement les moutons du pâturage voisin, et les enviaient secrètement. IIs les trouvaient plus beaux, plus intelligents, plus libres, et voulaient à tous prix leur ressembler, et combien de moutons s'enfuyaient en cachette dès que le Berger avait le dos tourné, pour aller fouler le sol de l'herbe plus verte des moutons voisins.

Mais qui l'aurait prédît : le 14eme jour de l'année 11, voilà que les moutons sortaient en troupeau,n'ayant pour une fois aucun guide. Leur instinct animal les poussait à se rassembler devant la ferme du berger, en bêlant pendant des heures en langage de moutons ce qui parait signifier : "BÊÊÊÊGAGE".

Excédé, et poussé à bout par sa femme qui lui demandait d'agir, le Berger, hors de lui et de chez lui, courait dans la prairie, en gesticulant dans tous les sens pour renvoyer les moutons dans la bergerie, dans la main gauche des promesses, dans la main droite un bâton - il faut dire que les promesses étaient gauches et que son bras droit était responsable de toutes ces injustices. Pendant un moment, ce fut le Chaos général, car à sa grande stupeur, les moutons les plus jeunes et les plus courageux se retournaient en mordant la main du maître.

Personne, à l'heure qu'il, ne sait comment s'est soldée cette confrontation, ni ce qui s'est réellement passé. Ce que l'on pourrait conclure avec du recul, c'est qu'après quelques bâtons cassés, et des kilos de moutons sacrifiés, le Berger du partir les larmes aux yeux, laissant derrière lui tout ce qu'il avait de plus cher : Son bâton et son pâturage.

Le Berger, de sa nouvelle demeure, appréhende ce qu'il adviendra de lui, de ses moutons, de son bâton, de son pâturage. Nous l'appréhendons tous. Une seule chose est sure : Un animal de compagnie n'en est plus un, quand il n'a plus de maitre.
Il revient à l'état sauvage, régit par la loi de la jungle : La loi du plus fort.

Sous le régime de la loi du plus fort, les plus faibles finissent entre 4 murs ou 4 planches, emprisonnés ou morts. On ne peut pas violer la loi du plus fort, car il faudrait d'abord l'attraper de force, et les faibles n'ont malheureusement pas de force. Dans le cadre de cette loi, on ne parle ni de majorité, ni de minorité, on parle seulement de forts et de faibles. On parle de muscles et d'armes, et rarement d'idées et d'avis. Les plus forts vivent sauvagement aux dépends des plus faibles qui survivent. C'est à nouveau le Chaos.

Le Mouton est sauvage aujourd'hui. Il gambade dans tous les sens, tantôt mangeant de l'herbe, tantôt la chair de son frère. Le pâturage est devenu d'une laideur qui fait fuir les visiteurs.
Les moutons se divisent en partis puis en Fan Page, Ils s'organisent et attaquent les troupeaux les plus faibles pour les décimer, mais depuis quand un mouton veut guider un autre ?

Le mouton reste un mouton quoi qu'il advienne, et le 23 octobre prochain, le mouton choisira parmi une liste de Bergers, les Bergers qui manient le plus habilement le bâton.

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